Greffe Cartilagineuse

Qu'est-ce que c'est ?

greffe-osteocartilagineuse

Le site receveur est la zone de défect de cartilage . les zones à moindre importance mécanique, souvent périphériques, servent de sites donneurs.

Illustration 3D d’une greffe dite en mosaïque, à partir de carotte de cartilage sain. Cela ne nécessite qu’une seule intervention.

Il s’agit de remplacer un trou de cartilage (défect), devenu douloureux, par une ou plusieurs carottes ostéo-cartilagineuses.

Deux causes peuvent être à l’origine d’un défect cartilagineux :

  • L’ostéochondrite : c’est une nécrose ( =mort cellulaire spontanée) de l’os qui est directement au contact du cartilage. Si cette nécrose est importante, le cartilage perd sa solidité d’ancrage et peut même se décrocher du cartilage environnant, devenant alors libre dans l’articulation.
  • Un traumatisme entre les deux surfaces articulaires peut également aboutir à un décrochage d’un fragment cartilagineux.

Le cartilage n’est pas vascularisé et n’a pas la capacité de cicatrisation, contrairement à l’os. L’os est donc un excellent greffon.

Il est donc nécessaire, pour greffer du cartilage, d’utiliser une carotte ostéo-cartilagineuse afin que le cartilage reste solidaire de l’os, qui a de bonnes qualités de cicatrisation.

La culture de cellules cartilagineuse, dites « cellules souches » est possible aujourd’hui mais les résultats ne sont pas aussi probants qu’attendu.

La chirurgie consiste à enlever le fragment libre, ou, si le volume le permet, à le repositionner sur sa zone native.

Si cela n’est pas possible, je  retire le fragment libre et je comble le défect par une ou plusieurs carottes ostéo-cartilagineuses.

En fonction de la taille du défect, cette chirurgie peut-être réalisée sous arthroscopie ou à ciel ouvert.

Il est très fréquent de devoir y associer une Ostéotomie Tibiale de Valgisation (voir OTV).

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délamination du cartilage. Vue arthroscopique
délamination du cartilage. Vue arthroscopique
greffe cartilage 2 ans après la chirurgie. Vue arthroscopique.
greffe cartilage 2 ans après la chirurgie. Vue arthroscopique.
greffe cartilage 2 ans après la chirurgie. Vue arthroscopique.
greffe cartilage 2 ans après la chirurgie. Vue arthroscopique.

Durée d’hospitalisation

 1 à 3 jours

Compter 1 à 3 jours d’hospitalisation.

Le retour à domicile est systématique.

Modalités
post-opératoires

  • Prendre un traitement préventif contre la phlébite (anticoagulant), tous les jours pendant la durée déterminée par votre chirurgien. Il est parfois administré par une injection sous cutanée, nécessitant le passage d’une infirmière à domicile. Selon les cas, je vous demanderai de porter des bas de contention durant la même période.
  • éaliser des soins de pansement par une infirmière à domicile 2 à 3 fois par semaine pendant une dizaine de jours. Les fils sont souvent résorbables, sinon il faut que l’infirmière les retire après 15 jours, comme les agrafes.
  • Prendre des traitements contre la douleur et des anti-inflammatoires : Les suites immédiates postopératoires peuvent être douloureuses, mais de manière surprenante, elles sont souvent moins importantes qu’après une prothèse de genou. Tout est fait pour diminuer ces douleurs. Il faut donc être bien observant de la prise médicamenteuse et bien glacer le genou.
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Rééducation

6 semaines : %
8 semaines : %

La rééducation est débutée à la clinique, immédiatement après l’intervention.

La marche avec béquilles est  reprise le jour même à l’aide d’un kinésithérapeute.

L’appui sur le membre opéré est habituellement non autorisé pendant 6 semaines.

La plupart des chirurgiens y associent une attelle de genou.

La rééducation est simple techniquement : il faut faire preuve de patience et mobiliser doucement le genou.

L’objectif principal est de retrouver des mobilités du genou optimales, le plus rapidement possible tout en étant bien relâché.

Il faut lutter contre l’apparition d’un flessum (genou qui à du mal à se tendre complètement), et travailler la flexion.

Il faut dans le même temps mais sans urgence, renforcer les muscles de la cuisse.

Les cannes sont lâchées après 6 à 8 semaines post-opératoires.

Quels sont les risques
péri-opératoires ?

Prothese de genou
Prothese de genou zoom

A quoi ressemble la cicatrice ?

Elle est antérieure et médiale (en dedans) au genou, et mesure environ 6 à 8cm lorsque le genou est en extension.

La chirurgie peut être réalisée partiellement  sous arthroscopie si la zone greffée est inférieure à 1 cm2.

Quels sont
les effets secondaires ?

La non intégration de la greffe
Il est possible que le greffon ne s’intègre pas à l’os.
S’il est rare que le greffon se décroche, il se peut que la non intégration entraîne des douleurs persistantes.
Le diagnostic de non intégration est souvent difficile et  ne peut être envisagé avant 6 mois et à l’aide d’une IRM voire d’une scintigraphie.
Cela nécessite souvent une nouvelle chirurgie.

Les douleurs résiduelles
Même lorsque la greffe est intégrée, des douleurs d’effort peuvent persister.
Elles ne sont pas toujours comprises.
Il faut parfois être patient avant qu’elles ne régressent.
Cette chirurgie permet rarement d’obtenir un genou complètement indolore et "oublié". Lorsque cette chirurgie concerne le genou (cas le plus fréquent), elle doit être associée à une ostéotomie de réaxation, si la zone de greffe concerne le pic de contrainte du membre non axé (voir OTV).

Que peut-on faire après une greffe ostéochondrale ?

Une fois la rééducation effectuée, les muscles renforcés, la greffe intégrée et l’éventuelle ostéotomie consolidée, il n’y a aucune limitation fonctionnelle.

Vous pourrez reprendre toutes les activités que vous souhaitez, mais peut-être que certaines pratiques seront difficiles

La course à pied n’est pas tellement recommandée.
Au final, c’est votre ressenti et votre volonté  qui décidera de vos activités physiques.

À qui s’adresse cette chirurgie ?

Elle est réservée aux patients jeunes, généralement de moins de 30 ans, présentant un défect isolé du cartilage, sans arthrose associée.

L’indication la plus fréquente est l’ostéochondrite du condyle fémorale interne du genou. L’oestochondrite de la cheville est une indication peu fréquente mais classique.

Concernant la hanche, il s’agit d’une indication expérimentale.